Chaire Unesco

Formation de professionnel/-les du développement durable

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LA CHAIRE UNESCO sur la formation de professionnels du développement durable

Rapport d’activités 2011

A partir d’une réflexion sur les évolutions globales du monde du travail et sur le rôle de la formation dans la solidarité internationale, les travaux de recherche de la Chaire font le lien entre l’évolution des systèmes éducatifs et la recherche de référentiels

Rappel des objectifs

La Chaire UNESCO sur la formation de professionnels du développement durable a été créée en 2001 ; elle a pour mission de développer les formations de cadres de niveau intermédiaire dans le développement territorial au niveau international.

A partir d’une réflexion sur les évolutions globales du monde du travail et sur le rôle de la formation dans la solidarité internationale, les travaux de recherche de la Chaire font le lien entre l’évolution des systèmes éducatifs et la recherche de référentiels. Ils analysent le profil des acteurs de développement, aussi bien dans les ONG et les associations que les entreprises, pour s’interroger sur la pertinence de modèles de référentiels de compétences ou de formation dans des sociétés de niveau de développement différent. Plusieurs ouvrages, articles, rapports, disponibles sur demande, ont été édités.

L’expertise de la Chaire UNESCO en matière de formation s’est concrétisée par la création d’une licence professionnelle « Ingénierie de projets de solidarité internationale » à l’université Bordeaux 3 en 2002. Cette formation reçoit tous les ans un nombre important de candidatures des pays en voie de développement . Cette expertise dans la formation de cadres intermédiaires du développement durable au Sud a été partagée dans le cadre de la participation au montage et au suivi d’une licence professionnelle au Maroc : le projet Tempus Meda JEP 31060 2003 « Formation des agents de développement social », l’organisation de séminaires et de colloques internationaux (à Bordeaux, Rabat, Tunis, Oran…), l’accompagnement à la mise en œuvre de formations ponctuelles pour des professionnels (au Maroc, en Algérie, en Tunisie, au Gabon, au Sénégal, au Cap Vert, à Madagascar, au Québec…), la participation à des réseaux (aux travaux du HCCI, Haut Conseil à la coopération internationale ; à la plateforme des métiers sur le développement territorial, UNADEL ; au Programme Concerté Maroc, PCM, soutenu par le MAE, au réseau des Chaires françaises sur le développement durable, au réseau Genre en Action, au réseau PEACE de soutien aux universités palestiniennes…).

En ce qui concerne le développement durable, les travaux de la Chaire insistent sur la nécessité de tenir compte de l’ensemble des piliers et mettent en exergue les aspects transversaux et liés aux processus de DD, comme les approches participatives, l’interculturalité et les questions des inégalités, dont celle de genre. Un accent particulier est mis sur l’analyse des limites des formations « classiques » (cours magistraux, ateliers de formation courtes et uniques, etc.) et sur l’expérimentation de formes différentes, nouvelles et innovantes de formation au développement durable telles que le e-learning, les formations en alternance, des procédures de coaching, etc. Un conseil de perfectionnement regroupant tous les acteurs de la formation et du monde professionnel valide les choix pédagogiques de la Chaire en fonction de l’évolution des emplois et des débouchés. La flexibilité des emplois, la dispersion nationale et internationale des diplômés exigent une grande adaptabilité.

Un certificat de compétences en développement durable pouvant s’insérer dans des processus de validation des acquis de l’expérience, VAE ou de validation des acquis professionnels, VAP de plusieurs diplômes de niveau Bachelor (L3), Master (M2) ou Doctorat est actuellement en cours d’étude.

Les activités menées en 2011

  • Organisation d’un atelier international de 25 personnes, universitaires et professionnels, les 30 et 31 mai 2011 sur les compétences en ingénierie sociale autour de la question : Approches participatives : comment former à leur mise en œuvre ? L’objectif principal de cet atelier – organisé lui-même de manière entière interactive, en cohérence avec les valeurs et principes des approches participatives - est de lancer les travaux de conception d’un référentiel de formation sur « les approches participatives dans le développement durable ». Comment des formateurs, professionnels du développement durable en particulier, maîtriseront-ils l’émergence, l’animation, le pilotage et l’évaluation de processus participatifs pour générer des transformations sociétales viables et un développement socialement durable ?

L’organisation de cette manifestation a été financée par la Commission française auprès de l’UNESCO et le service des Relations Internationales de l’université Bordeaux3. Elle représente une première étape d’un processus plus large qui vise l’élaboration d’un référentiel de formation aux approches participatives, les étapes suivantes (formalisation de l’ébauche d’un référentiel, phase test, finalisation du référentiel et diffusion) étant prévu pour 2012/2013 ;

  • Expertise sur les stages et les projets tutorés dans les sciences humaines et sociales auprès du projet Tempus OSMOSE sur l’interface universités-entreprises porté par l’université de Bordeaux1 (2010 – 2013) avec des universités d’Espagne, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie ;
  • Participation à plusieurs séances de travail à l’UNESCO dans le cadre du réseau français des Chaires sur le développement durable ;
  • Intervention de deux membres de la Chaire lors des journées des écoles françaises associées ;
  • Appui et conseil auprès de partenaires marocains :
  • avec l’institut de formation des agents de développement, IFAD, sur la démarche méthodologique autour des référentiels de compétences ( http://www.forumalternatives.org/aj/article28.html). Participation à l’animation d’un séminaire national de capitalisation en cours d’organisation pour l’année 2012.
  • appui pour la création d’une ONG chargée d’améliorer la formation initiale et continue des enseignants du primaire au Maroc (éducation à la citoyenneté et à l’égalité), mise en contact avec des partenaires français, conseil et suivi de l’initiative ;
  • Participation à la conférence internationale « Introducing gender into academia - (in)visible act », Université Montpellier 3, France, 9-11 Juin 2011, organisée par le réseau « Genre et Formation d’adultes » de la Société Européenne pour la recherche en formation des adultes (ESREA, http://www.esrea.org/) ; cet atelier très interactif a regroupé des participants d’au moins huit pays européens (notamment de l’Europe de l’Est), ainsi que d’Amérique Latine et d’Afrique, la publication des actes est en préparation ; la communication d’Elisabeth Hofmann intitulée « Gender training in a professional BA in management of development projects : How cultural sensitivity becomes an obstacle to acquiring gender competencies » était basée sur l’analyse de quatre années de retours écrits et oraux des étudiants de la Licence professionnelle « Chargé(e) de projets en solidarité internationale et développement durable » créée par la Chaire, à l’occasion de travaux en groupe restitués formellement, d’examens, ou d’autres travaux. Cette communication a été retenue pour être incluse dans une publication de l’université de la basse Silésie en Pologne prévue pour l’année 2012. Le contenu des différentes communications et les échanges lors des multiples espaces de débat ont permis d’approfondir la compréhension des enjeux de l’intégration du genre dans l’enseignement supérieur en général.
  • Collaboration au consortium d’université piloté par celle d’Alicante pour une Réponse à l’appel à projet « EQUALITY- Strengthening women leadership in Latin American HEIs and society » (Renforcer le « leadership » des femmes en dans les institutions d’éducation supérieure et les sociétés d’Amérique Latine), du programme ALFA (América Latina - Formación Académica), financé par l’Instrument européen de coopération au développement (ICD), qui repose sur la stratégie de coopération régionale Union européenne - Amérique Latine (UE-AL) 2007-2013 ; acceptation du profil d’Elisabeth Hofmann comme une des représentantes de Bordeaux 3 ;
  • Participation au Comité Consultatif Régional de Coopération Internationale, CCRCI (Conseil Régional Aquitaine) ;
  • Responsabilité de l’animation du groupe de travail « Formation continue » constitué les 3 et 4 juin 2010 par le réseau de la Chaire UNESCO Éducation, Formation, Recherche au Développement durable de Michel Ricard : nous avons obtenu très peu de réponses à nos sollicitations dans la mesure où aucun fonds n’est disponible pour faire vivre ce réseau et ou l’animation globale du réseau est entièrement centralisé (et de ce fait le projet de master développement durable délivré par l’université des Nations-unies semble difficile à réaliser) ;
  • Participation à une formation en animation d’un outil EAD-SI : le repas insolent pour « mieux comprendre le monde ». 21 mai 2011 à Bordeaux organisé avec deux associations partenaires : Karavan bordelaise et Starting Block. Création d’un jeu de transmission cognitive (avec pour vecteurs matériels l’aliment et le repas) sur la prise de conscience des inégalités à l’échelle globale, sur les causes et les conséquences de ces dernières et sur les orientations d’une action citoyenne pour faire reculer et endiguer de telles inégalités et inéquités.
  • Participation à une formation genre, du 4 au 8 juillet 2011, avec l’organisation « Le monde selon les Femmes » à Bruxelles, sur l’approche genre et ses outils pour construire des processus et des projets basés sur des relations égalitaires. Comment intégrer la question du genre au plan professionnel dans la solidarité internationale, dans le travail de terrain, dans son association ? A partir de quels concepts ? Avec quels outils ?

Le 10 mars 2012
Annie Najim